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Le recrutement international face à la pénurie de talents

Mardi 2 novembre 2021 – Emilie Narcy, Directrice des Opérations chez Approach People Recruitment était invitée sur le plateau de BSMART pour parler de recrutement international en période de pénurie de talents

 » On parle du recrutement, de la guerre des talents sur le plan Européen. Il y a une guerre des talents en France et si on ne trouve pas de talent, on peut élargir son champ de recherche au plan Européen.

Emilie Narcy, vous êtes Directrice des opérations chez Approach People Recruitment dont le siège est à Dublin. Cabinet de recrutement international créé par un français et vous vous êtes développés puisque vous avez des bureaux en Europe et à Paris en particulier.

Les chiffres de la commission Européenne publiés en 2021 sur la mobilité Européenne : 17,9 millions d’Européens vivent dans un autre pays de l’UE, dont 13 millions en âge de travailler.

Vous qui travaillez sur un bassin Européen, la sortie de crise Covid a du démultiplier votre activité ?

Emilie : Oui. Avec Laurent Girard-Claudon, fondateur d’Approach People, nous évoquions l’envie d’ailleurs d’avant COVID qui s’est tranformée en besoin d’ailleurs. Le COVID a vraiment accentué ce besoin d’aller chercher ailleurs. En plus c’est devenu un besoin pour les entreprises également. On parle de la guerre des talents dans beaucoup de secteurs, et si on applique les mêmes méthodes que dans la passé, nous allons avoir les mêmes conséquences à savoir une pénurie de talents.

Vous avez créé Approach People en 2000 sans imaginer la crise COVID ni l’après COVID, mais à l’époque il y a déjà dans l’esprit d’Approach People l’idée que les bassins d’emploi nationaux sont trop faibles et qu’on se dirige vers un bassin Européen ?

C’est exactement cela. Il y avait beaucoup de sociétés américaines qui s’implantaient en Irlande avec des Share Services Centers regroupant plusieurs langues (Espagnols, Allemands, Italiens, Français…) et on constatait que les entreprises avaient du mal à recruter. La barrière de la langue, les CV, l’équivalence des diplômes… Approach People a été a l’époque un lien entre les candidats internationaux et les entreprises locales, demandeuses de ce genre de profils.

Par exemple une entreprise cherchant un ingénieur tech, vous allez lui proposer un profil international… C’est comme ça que ça se passe ?

Ca peut se passer comme ça ! On va déjà travailler sur la définition des compétences, de quoi l’entreprise a-t-elle besoin ? Quelles langues, quelles compétences… Et orienter nos recherches pour trouver le meilleur candidat.

Il y a aussi une problématique de diplômes, comment savoir que tel diplôme équivaut à un autre… Vous êtes capable de dire que telle formation correspond à celle que l’entreprise recherche ?

Tout à fait. On a cette connaissance. A titre d’exemple, l’apprentissage n’est pas valorisé partout pareil en Europe. Il y a des pays qui le valorisent plus que d’autres.

On fait ce lien là, pour aider les entreprises à identifier les bons candidats et ensuite on regarde où est la majorité des candidats qui peut correspondre à ce besoin et en fonction de comment l’entreprise est structurée, on peut proposer des solutions. Par exemple on a des clients très flexibles qui souhaitent recruter des ingénieurs pour développer le marché Allemand, si le candidat souhaite travailler depuis la France et que la structure de l’entreprise le permet, on élargi le champ de recherche en s’ouvrant à d’autres marchés.

Depuis la rentrée, avec le télétravail, avez-vous senti une appétence pour les cadres venus d’ailleurs ?

Oui. Les gens ont envie d’ailleurs, ont besoin de s’expatrier. On a recruté nous même une française qui, pendant le COVID, a décidé de s’installer à Madrid. Elle va travailler sur le marché Français depuis Madrid et continuer sa vie en Espagne en alliant bureau et télétravail.

Quels sont les secteurs sous tensions sur lesquels vous êtes très solicités ?

L’IT, les forces de ventes : ingénieurs commerciaux, les grands comptes, liés aux secteurs digitaux et la pharma aussi particulièrement.

Les personnes recrutées doivent maitriser des langues, avoir un bagage qui leur permet la mobilité…

La langue principale reste l’anglais, surtout dans la tech. Ensuite il y a aussi les aspects culturels : comment mettre en commun cette richesse de pouvoir partager avec des gens de différentes nationalités… C’est aussi cela qui apporte des solutions aux entreprises.

Vous n’êtes pas directement directement concernés par le Brexit, car vous êtes en Irlande. Mais est-ce que ça a eu un impact sur votre activité ?

Ca a été une surprise, on pensait avoir moins d’activité mais on en a au contraire de plus en plus. Beaucoup de demandes de candidats multilingues, qui sont aidés par les entreprises du Royaume-Uni pour les visas.

D’ailleurs, en plus de leur siège à Londres, beaucoup d’entreprises ont aussi une antenne en Allemagne, en Hollande, en Irlande aussi pour garder un pied en Europe.

Quand je vous entends parler j’ai l’impression que l’Europe, sur le plan du mouvement des populations est extrêmement vivante !

C’est une chance ! J’ai la chance d’avoir pu voyager et travailler dans différents pays dans le monde et quand on est confronté à des problématiques de visa pour travailler, on réalise la chance d’être en Europe et en France. Avec une nationalité Européenne on peut travailler n’importe où, c’est une vraie opportunité et les jeunes en profitent de plus en plus.

Un jeune qui a envie de bouger, s’inscrit dans votre cabinet, vous envoie son CV, explique son niveau… C’est un situation fréquente ?

Tout à fait, toutes nos annonces sont sur notre site internet et on fait beaucoup d’approche directe en parallèle. Pour les gens qui nous contactent avec un projet, on étudie leur profil et leurs compétences et on regarde ensuite avec nos clients qui peut avoir besoin d’eux.

Et quelles sont les destinations qui attirent le plus les candidats ?

L’Espagne (au soleil) l’Irlande car c’est un pays anglophone dans l’Europe, et la France.

Malgré le télétravail, les gens bougent encore ?

Quand les candidats sont à l’étranger ils ont moins de motivation pour télétravailler. L’idée de l’expatriation est d’échanger avec d’autres personnes, de s’enrichir, de découvrir d’autres cultures… Donc moins de télétravail, mais une liberté, pour s’organiser comme ils le souhaitent. Pouvoir travailler dans le pays dans lequel ils ont envie de vivre. »