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Recrutement et mobilité européenne – B SMART

Lundi 23 août 2021 – Emilie Narcy Directrice des Opérations chez Approach People Recruitment était invitée sur le plateau de BSMART pour parler de recrutement et de mobilité Européenne.

Comment est née l’idée d’Approach People Recruitment ?

« Le cabinet est né en l’an 2000 de l’idée d’un français, expatrié à Dublin en Irlande qui s’est rendu compte que beaucoup d’entreprises américaines et irlandaises avaient besoin de talents francophones pour travailler. Or, les agences irlandaises n’étant pas spécialisées dans ce genre de profils, et un lien manquait entre les candidats et les entreprises. Connaissant l’Irlande, la France et les attentes des candidats français à l’expatriation, il y avait ce lien à faire. Il a donc démarré en faisant en rapprochant français et entreprises basées en Irlande. C’est de là que le succès a commencé et que les entreprises ont demandé : ‘pourquoi ne proposez-vous pas des allemands… Et des italiens… Et des Espagnols ?’. Alors nous avons recruté des consultants natifs, multilingues pour répondre à la demande. Tout est parti de Dublin et aujourd’hui nous nous sommes internationalisés ».

Vous êtes spécialistes du recrutement international en Europe, et ailleurs ?

« Tout a fait, nous sommes spécialistes du recrutement au niveau Européen. Nous plaçons occasionnellement des candidats Europpéens qui s’expatrient à l’international (Chine et USA), mais cela reste rare. Notre marché principal est le marché Européen. « 

Aujourd’hui vous avez 6 bureaux en Europe ?

« Tout à fait, nous avons 6 bureaux en Europe : En Irlande, en Suisse, en Espagne et en France. « 

Vous accompagnez des candidats Européens qui veulent travailler en France, mais également des candidats français pour des entreprises en Europe… En periode de COVID, votre activité a dû être fortement ralentie ?

« Oui, cela a été le cas sur la mobilité et sur l’expatriation. Cependant il faut savoir c’est que le recrutement international c’est 3 choses : Il y a effectivement les gens qui s’expatrient et qui ont une mobilité internationale. Mais il y a également des entreprises qui recrutent des talents multilingues, en France, ou localement. Il y a aussi les français qui rentrent en France, et cela a été très remarqué pendant le COVID, donc on a pu les replacer en France. Enfin il y a des entreprises étrangères qui s’installent en France (ou à l’étranger) mais qui ne connaissent pas le système ou les codes du recrutement localement. Dans ces cas là nous les aidons à les décoder puisque nos recruteurs sont natifs. Par exemple une entreprise française qui s’installe en Allemagne, une de nos consultantes allemande va être capable de les aiguiller, et nous comprenons également leur culture française. Ainsi nous faisons le lien entre ce qu’ils attendent, ce dont ils ont besoin et les attentes des candidats. « 

En parlant de mobilité, on pense à « expatriation », est-ce qu’elle est au point mort en ce moment ?

« Pas complétement et en partie car des retours étaient posssibles. Evidemment les restrictions sanitaires et l’interdiction des voyages ont fait qu’il y avait beaucoup moins d’expatriés mais il y a eu des envies d’expatriation. Dans notre cas et ceux de nos clients, on a recruté des gens qui ont pris un projet parce qu’après le confinement, dès que la reprise des voyages allait être autorisée, ils allaient pouvoir s’expatrier. Donc leur onboarding commence dans leur pays d’origine à distance, avec tous les moyens technologiques à disposition et maintenant ils sont sur le point d’arriver.

Avec le COVID, les gens se sont retrouvés dans une situation où beaucoup ont réfléchi à ce dont ils avaient vraiment envie : d’aventures, d’évasion… Nous sommes réstés cloitrés chez nous et pourquoi pas voyager maintenant ? C’est dans ce contexte là que les entreprises qui s’internationalisent ont besoin de ces talents et ça reprend tout doucement.
A partir de septembre nous allons accueillir 3 personnes qui ont été onboardées en France et qui arrivent à Dublin. « 

(Quelques chiffres : la Commission Européenne a fait un rapport au début de l’année 2021 sur l’année 2019 où 17.9 millions d’Européens vivaient dans un autre pays de l’UE, dont 13 millions en âge de travailler. La mobilité au sein de l’UE continue donc de croître, mais à un ryhtme plus lent que les années précédentes.)

Par rapport à votre activité et ce ryhtme qui est en train de reprendre, est-ce qu’on retrouve un niveau équivalent à 2019, et quels sont les pays qui recrutent le plus ?

« Nous n’allons peut-être pas retrouver le niveau de 2019 tout de suite, c’est encore trop tôt, les gens ont besoin de se réhabituer à voyager. Sur le marché de l’emploi les gens hésitent encore un peu à changer de job se demandant que va-t-il se passer pendant la crise ? Certaines entreprises qui ont souffert, d’autres ont prospéré. On va retrouver ces envies : de plus en plus de candidats retournent à postuler aux offres d’emploi internationales, c’est un signe.
Concernant les pays qui recrutent, on a noté énormément de besoins en Espagne, en Allemagne et en Suisse. La France n’est pas en reste puisqu’il y a beaucoup de licornes françaises qui se sont énormément développées ces derniers mois, qui s’internationalisent et qui donc recrutent à l’international et en France. On a plusieurs exemples d’entreprises qui recrutent à la fois sur la France et sur l’Allemagne.
Pour la Suisse, grâce notamment à la qualité de vie, c’est un pays qui a toujours su tirer son épingle du jeu. »

Est-ce qu’il y a des secteurs plus enclins à recruter à l’étranger ?

« Tout à fait. L’IT (informatique), était un secteur pénurique avant le COVID, nous n’avons pas vu constaté de baisse d’activité pendant la crise et cela reste toujours très pénurique, il y a toujours beaucoup d’offres d’emploi à l’étranger et en France. Les fonctions commerciales également, dans un contexte de reprise économique, pour proposer ses services nous avons besoin de force de vente. Les postes de commerciaux, sont extrêmement solicités dernièrement. « 

Sur d’autres secteurs comme la restauration ou la santé nous avons besoin de main d’oeuvre, est-ce que ça recrute ?

« Oui, énormément. Il y a une pénurie de main d’oeuvre. Pendant la crise des gens ont dû changer d’emploi et parfois de secteur (restauration et hôtellerie en général). Pour la santé, c’est un secteur qui recrute fortement à l’étranger : aucun pays ne peut se vanter d’avoir assez d’infirmiers, de médecins, etc. Approach People recrute principalement pour les laboratoirs pharmaceutiques qui ont profité de la croissance par la force des choses. « 

Est-ce que la généralisation du télétravail va freiner la mobilité Européenne ?

« Pas tellement car il y a premièrement des contraintes légales de contrat de travail : le pays qui vous paye et le pays où vous payez vos impôts…
Aussi l’expatriation ne se limite pas au travail, c’est une expérience qui se vit dans le pays. Rencontrer une nouvelle culture, apprendre une langue, on ne peut pas le faire depuis chez soi. Cela reste une des principales motivation des gens qui s’expatrient. «